W en Torres del Paine
Toujours très en retard dans mon blog... Et ça sera encore plus difficile de le tenir à jour pour la suite en Bolivie et au Pérou où je ne suis pas sûr du tout d´avoir le temps de me connecter.
Me voilà au Chili (deux semaines avant que j´écrive en fait). Puerto Natales, Patagonie chilienne, Difficile de faire plus au sud du monde, si ce n´est quelques villages sur la Terre de Feu et Ushuaia.
Autant le dire tout de suite, la partie chilienne de la Patagonie m´a plus plu que celle de l´Argentine. Pour les lieux, les paysages, la manière d´y voyager.
Puerto Natales et Torres del Paine ont été l´occasion de m´immerger plus que dans les endroits précédemment visités. Torres del Paine parce que c´est un trek qui se fait sans guide et durant cinq jours (pas de "muséification" de la nature), Puerto Natales parce que c´est une ville, qui malgré sa population de touristes notable, reste une ville qui vit pour elle même et pour
ses habitants et n´est pas un gigantesque hôtel où tout est organisé pour moi et les autres touristes. Certains parleraient peut-être d´authenticité... Je dirai plutôt que le tourisme se fond bien dans la ville.
La ville n´est pas très jolie en fait, mais elle a un profil qui lui est propre. Au bord d´un des nombreux lacs de la région, et avec les Andes pour horizon, c´est un quadrillage de petites maisons emballées de plaque de tole et de vieilles palissades en bois défoncées (qui ne sont pas sans rappeller des bidonvilles parfois. mais dedans, très souvent tout est nikel). Je verrai par la suite que bien des villes du Chili sont des quadrillages de maisons emballées dans des plaques de tolle avec des vieilles pallissades en bois défoncées...
Mais avec un soleil qui se lève à cinq heures et qui se couche à 11h et plus, ce qui était plus qu´agréable, c´était le rythme de vie dans cette ville. Les habitants n´ont pas grand chose á faire, si ce n´est prendre leur temps pour faire plein de choses simples. Tranquille quoi.
En plus, l´auberge était géniale. Vraiment agréable, vraiment chaleureuse. Le proprio, Omar, un mec super sympa toujours avec son short, ses chaussures montantes et son tee shirt "Tierra del Fuego" qu`il n´a quitté que le jour oú sa mère est venue le voir. Je crois que ce gars est en train de se faire une super réputation dans toute la communauté des voyageurs en Argentine et au Chili. C´est une auberge confortable qui fait qu´on se sent bien et oú tout le monde squatte la super cuisine qui est le coeur du lieu. Et ce rythme de vie dont je parlais, il était particulièment fort dans cette cuisine, où on restait plusieurs heures à discuter avec les gens qui la remplissaient au fur et à mesure. Et tout le monde se proposait mutuellement à boire et à manger. Tran-quille, avec un petit fond de musique tehuelche.
Il m´a bien plu de passer par cette petite ville.
Hasta Torres des Paine
Puerto Natales est en fait la principale porte d´entrée sur le parc national Torres del Paine qu´il est possible de visiter par tout un circuit de chemins dont la plupart sont uniquement accessibles à pied ou à cheval. C´était le lieu ou nous avions rendez- vous avec Léo qui étudiait à Santiago. On a refait la Croix Rousse au bout du monde pendant que les autres amis refont le monde à la Croix Rousse.
Pour faire les choses bien et pas comme les péd... qui se payent le luxe de dormir dans les quelques refuges avec douches chaudes et petit déjeuner, il fallait se préparer. Cinqs jours de marche prévus. Avec des sacs de 13 kilos chacun passant à 16 pour celui qui à son tour portait la tente. Des repas plannifiés à l´avance à base de lait en poudre et de céréales pour le petit déj, des pates deshydratées le soir avec parfois une fastueuse soupe hyophilisée (hum...). Tout ça réhydraté grace à l´eau des rivières. Et entre les deux, des fruits secs sur la route (je crois que ça va rester un souvenir difficile pour Léo et moi) ainsi que du chocolat rationné carré par carré sur les cinq jours. En quelques mots : la bouffe, c´était bien sec!
Les lieux
Je n´ai pas tout à fait compris l´histoire géologique des lieux étant donné sa complexité et sa diversité. En tout cas le parc s´organise autour d´un petit massif indépendant des Andes, entouré d´un relief volcanique errodé et très vert.--------------> Le massif de Torres del Paine se compose de deux parties qu´on peut voir ensemble sur la première photo de l´article : les Cerros (on en voit un vers lequel se dirige Léo sur la photo du dessus) et les Torres, pics qui ressemblent à des tours et qui expliquent le nom du parc. Enfin selon moi ça ressemble plus à des dents, mais ça, tout le monde s´en fout et moi le premier.
Il est possible d´organiser son circuit de multiples manières. Nous on a fait le plus fameux, appellé le W. W car il consiste à prendre les cerros par leur gauche redescendre au nord. Grimper entre les cerros à gauche et les torres à droite. Redescendre et aller sur la droite des Torres pour les voir notamment au lever du jour après avoir grimper une heure la tete dans le cul et dans le froid. ça dessine un W sur la carte.
En cinq jours, on a fait plus de 110km, mangé un nombre incroyable de bourasques de vent et vu des choses tellement différentes les unes des autres selon qu´on soit à un endroit ou à un autre du W.
Sans faire le récit jour après jour, on est passé dans de grandes pleines vertes, monté sur les cerros parsemés de glaciers, dont un gigantesque. On a d´ailleurs dormi sur une plage de son lac, dans un "campamento" où des icebergs était à une dizaine de mètre de notre tente.
Coincée entre ce lac et les flancs du principal cerro, une sorte de foret aux allures tropicales. Une petite bande de foret qui est comme perdu dans un environnement pas du tout tropical. Dans cette foret, des perroquets (je ne sais pas comment ils ont pu arriver là, dans cette dimension tropicale de pas plus de 10km carré et rien de tropical jusqu´a l´Amazonie qui est à des milliers de kilomètres.
Un lac d´un bleu que je pensais jamais voir dans un lieu tellement proche du pole sud. Des tornades sur ce lac où se rencontraient les différents vents qui soufflent sur le parc (en plus des climats créés par le massif lui-meme, je crois que se rencontrent différents climats venant des Andes d´un coté et du Pacifique de l´autre. ça peut expliquer que d´un coté ou l´autre des Torres, et au coeur du massif, on voit des choses si différentes.
Mais également une avalanche de glace venant d´un des glaciers perchés sur le principal cerro que l´on était en train de quitter. Du vent d´est, d´ouest, du sud, du nord. Les tours vu de haut, d´en bas, la journée, le soir.
Et un peu partout l´ambiance étrange créée par les cimetières d´arbres morts, blancs, tués par le vent ou la neige.
Des espaces de prairies, de petits cailloux, de gros cailloux (pas de la Croix Rousse ceux-là).
Enfin tout plein de choses qu´il faut faire par soi-meme pour comprendre et avoir l´impression d´etre dans "le Seigneur des Anneaux", les trois volets réunis.
Pas d´elfs et d´orques ici, mais plein de gars avec du matos sophistiqué qui ne leur sert à rien, acheté cher avant de partir histoire de jouer à l´aventurier. Inutile, indéssant, ridicule... Des Pé... quoi!!!! (Batou, tu serais passé pour un clodo à coté d´eux, c´est pour dire)
De la dynamique du bon choix...
Ce trek l´a prouvé. A l´inverse de ce qu´il se passe en France, à Lyon, en voiture pour se déplacer, pour choisir les files d´attente dans les magasins... J´évolue depuis le début de ce voyage dans une dynamique du bon choix. Pas de raccourcis foireux, pas de routes ou d´actions sans avoir eu les bons tuyaux pour ne pas galérer (tout ce qui définit la dynamique du mauvais choix, comme j´ai appellé la chose qui me suit d´habitude).
Et à l`inverse de la dynamique du mauvais choix qui engendre la malchance, des coups de bols parfois incroyables et plus souvents des choses qui tombent toujours au bon moment.
Par exemple, un pantalon anti pluie soigneusement plié, posé par terre, à coté de l´endroit ou par hasard nous avions choisi d´installer notre tente un soir. Ce pantalon était exactement à la taille de Léo, qui n´en avait pas, à la vieille d´un jour de pluie et d´une fin de trek dans des hauteurs plus froides. Car, comme les potes le savent, la dynamique se transmet à son entourage.
En écrivant tout ça, j´ai cette musique à la flute de pan, digne des petits gars qui vendent des CD sur les places publics partout dans le monde, et que ce bon vieux Omar mettait tout le temps dans sa cuisine.
Léo! We did it! On est pas des pédés!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Me voilà au Chili (deux semaines avant que j´écrive en fait). Puerto Natales, Patagonie chilienne, Difficile de faire plus au sud du monde, si ce n´est quelques villages sur la Terre de Feu et Ushuaia.Autant le dire tout de suite, la partie chilienne de la Patagonie m´a plus plu que celle de l´Argentine. Pour les lieux, les paysages, la manière d´y voyager.
Puerto Natales et Torres del Paine ont été l´occasion de m´immerger plus que dans les endroits précédemment visités. Torres del Paine parce que c´est un trek qui se fait sans guide et durant cinq jours (pas de "muséification" de la nature), Puerto Natales parce que c´est une ville, qui malgré sa population de touristes notable, reste une ville qui vit pour elle même et pour
ses habitants et n´est pas un gigantesque hôtel où tout est organisé pour moi et les autres touristes. Certains parleraient peut-être d´authenticité... Je dirai plutôt que le tourisme se fond bien dans la ville.La ville n´est pas très jolie en fait, mais elle a un profil qui lui est propre. Au bord d´un des nombreux lacs de la région, et avec les Andes pour horizon, c´est un quadrillage de petites maisons emballées de plaque de tole et de vieilles palissades en bois défoncées (qui ne sont pas sans rappeller des bidonvilles parfois. mais dedans, très souvent tout est nikel). Je verrai par la suite que bien des villes du Chili sont des quadrillages de maisons emballées dans des plaques de tolle avec des vieilles pallissades en bois défoncées...
Mais avec un soleil qui se lève à cinq heures et qui se couche à 11h et plus, ce qui était plus qu´agréable, c´était le rythme de vie dans cette ville. Les habitants n´ont pas grand chose á faire, si ce n´est prendre leur temps pour faire plein de choses simples. Tranquille quoi.
En plus, l´auberge était géniale. Vraiment agréable, vraiment chaleureuse. Le proprio, Omar, un mec super sympa toujours avec son short, ses chaussures montantes et son tee shirt "Tierra del Fuego" qu`il n´a quitté que le jour oú sa mère est venue le voir. Je crois que ce gars est en train de se faire une super réputation dans toute la communauté des voyageurs en Argentine et au Chili. C´est une auberge confortable qui fait qu´on se sent bien et oú tout le monde squatte la super cuisine qui est le coeur du lieu. Et ce rythme de vie dont je parlais, il était particulièment fort dans cette cuisine, où on restait plusieurs heures à discuter avec les gens qui la remplissaient au fur et à mesure. Et tout le monde se proposait mutuellement à boire et à manger. Tran-quille, avec un petit fond de musique tehuelche.
Il m´a bien plu de passer par cette petite ville.
Hasta Torres des Paine
Puerto Natales est en fait la principale porte d´entrée sur le parc national Torres del Paine qu´il est possible de visiter par tout un circuit de chemins dont la plupart sont uniquement accessibles à pied ou à cheval. C´était le lieu ou nous avions rendez- vous avec Léo qui étudiait à Santiago. On a refait la Croix Rousse au bout du monde pendant que les autres amis refont le monde à la Croix Rousse.
Pour faire les choses bien et pas comme les péd... qui se payent le luxe de dormir dans les quelques refuges avec douches chaudes et petit déjeuner, il fallait se préparer. Cinqs jours de marche prévus. Avec des sacs de 13 kilos chacun passant à 16 pour celui qui à son tour portait la tente. Des repas plannifiés à l´avance à base de lait en poudre et de céréales pour le petit déj, des pates deshydratées le soir avec parfois une fastueuse soupe hyophilisée (hum...). Tout ça réhydraté grace à l´eau des rivières. Et entre les deux, des fruits secs sur la route (je crois que ça va rester un souvenir difficile pour Léo et moi) ainsi que du chocolat rationné carré par carré sur les cinq jours. En quelques mots : la bouffe, c´était bien sec!
Les lieux
Je n´ai pas tout à fait compris l´histoire géologique des lieux étant donné sa complexité et sa diversité. En tout cas le parc s´organise autour d´un petit massif indépendant des Andes, entouré d´un relief volcanique errodé et très vert.--------------> Le massif de Torres del Paine se compose de deux parties qu´on peut voir ensemble sur la première photo de l´article : les Cerros (on en voit un vers lequel se dirige Léo sur la photo du dessus) et les Torres, pics qui ressemblent à des tours et qui expliquent le nom du parc. Enfin selon moi ça ressemble plus à des dents, mais ça, tout le monde s´en fout et moi le premier.Il est possible d´organiser son circuit de multiples manières. Nous on a fait le plus fameux, appellé le W. W car il consiste à prendre les cerros par leur gauche redescendre au nord. Grimper entre les cerros à gauche et les torres à droite. Redescendre et aller sur la droite des Torres pour les voir notamment au lever du jour après avoir grimper une heure la tete dans le cul et dans le froid. ça dessine un W sur la carte.
En cinq jours, on a fait plus de 110km, mangé un nombre incroyable de bourasques de vent et vu des choses tellement différentes les unes des autres selon qu´on soit à un endroit ou à un autre du W.Sans faire le récit jour après jour, on est passé dans de grandes pleines vertes, monté sur les cerros parsemés de glaciers, dont un gigantesque. On a d´ailleurs dormi sur une plage de son lac, dans un "campamento" où des icebergs était à une dizaine de mètre de notre tente.
Coincée entre ce lac et les flancs du principal cerro, une sorte de foret aux allures tropicales. Une petite bande de foret qui est comme perdu dans un environnement pas du tout tropical. Dans cette foret, des perroquets (je ne sais pas comment ils ont pu arriver là, dans cette dimension tropicale de pas plus de 10km carré et rien de tropical jusqu´a l´Amazonie qui est à des milliers de kilomètres.
Un lac d´un bleu que je pensais jamais voir dans un lieu tellement proche du pole sud. Des tornades sur ce lac où se rencontraient les différents vents qui soufflent sur le parc (en plus des climats créés par le massif lui-meme, je crois que se rencontrent différents climats venant des Andes d´un coté et du Pacifique de l´autre. ça peut expliquer que d´un coté ou l´autre des Torres, et au coeur du massif, on voit des choses si différentes.
Mais également une avalanche de glace venant d´un des glaciers perchés sur le principal cerro que l´on était en train de quitter. Du vent d´est, d´ouest, du sud, du nord. Les tours vu de haut, d´en bas, la journée, le soir.
Et un peu partout l´ambiance étrange créée par les cimetières d´arbres morts, blancs, tués par le vent ou la neige.
Des espaces de prairies, de petits cailloux, de gros cailloux (pas de la Croix Rousse ceux-là).
Enfin tout plein de choses qu´il faut faire par soi-meme pour comprendre et avoir l´impression d´etre dans "le Seigneur des Anneaux", les trois volets réunis.
Pas d´elfs et d´orques ici, mais plein de gars avec du matos sophistiqué qui ne leur sert à rien, acheté cher avant de partir histoire de jouer à l´aventurier. Inutile, indéssant, ridicule... Des Pé... quoi!!!! (Batou, tu serais passé pour un clodo à coté d´eux, c´est pour dire)De la dynamique du bon choix...
Ce trek l´a prouvé. A l´inverse de ce qu´il se passe en France, à Lyon, en voiture pour se déplacer, pour choisir les files d´attente dans les magasins... J´évolue depuis le début de ce voyage dans une dynamique du bon choix. Pas de raccourcis foireux, pas de routes ou d´actions sans avoir eu les bons tuyaux pour ne pas galérer (tout ce qui définit la dynamique du mauvais choix, comme j´ai appellé la chose qui me suit d´habitude).
Et à l`inverse de la dynamique du mauvais choix qui engendre la malchance, des coups de bols parfois incroyables et plus souvents des choses qui tombent toujours au bon moment.
Par exemple, un pantalon anti pluie soigneusement plié, posé par terre, à coté de l´endroit ou par hasard nous avions choisi d´installer notre tente un soir. Ce pantalon était exactement à la taille de Léo, qui n´en avait pas, à la vieille d´un jour de pluie et d´une fin de trek dans des hauteurs plus froides. Car, comme les potes le savent, la dynamique se transmet à son entourage.
En écrivant tout ça, j´ai cette musique à la flute de pan, digne des petits gars qui vendent des CD sur les places publics partout dans le monde, et que ce bon vieux Omar mettait tout le temps dans sa cuisine.
Léo! We did it! On est pas des pédés!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!